Fin de semaine vraiment plate. Rien à faire. Rien le goût de faire. Je n'ai donc rien fait. Il n'y a donc rien à conter. Mais, tout comme je cherchais quelque chose à écrire sur le blog, Dan m'a conté une de ses "aventures" de fin de semaine qui m'a vraiment fait rire. Il m'a donc semblé évident que cela devait être conté. Premièrement parce que je n'avais rien de mieux à dire, deuxièmement parce que j'espère vraiment que ça vous fasse rire autant que j'ai rit.
Je laisserai donc Dan écrire quelques mots sur mon blog.
Il a suffit d'un appel pour changer un après-midi à regarder mon père faire le ménage en celle qui allait transformer ma vie. Une invitation, palpitante d'abord, mais qui a rapidement viré en cauchemar! Ce cher M. Brière, membre de La Direction*, a eu l'audace d'inviter le jeune Stéphanois à faire du ski-doo dans son désuet village qu'est Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Après une demi-heure de retard, je me pointe enfin à la porte de l'homme qui fût jadis un homme respectable. Tout le monde en voiture, Maxime, Roux et moi partons vers la piste à motoneige: un beau champs à faire les cons! Bien conduit par le conducteur bonifacien, nous arrivons enfin sur le lieu où la mésaventure se produirait...
Un énorme garage renfermant des tracteurs géants, un sea-doo, un véhicule tout-terrain et bien sûr la maudite motoneige nous attendait. On y sort l'objet convoité qui m'avait depuis une heure joué toute ma gamme de bonheur. Une belle mélodie en passant.
On allume le moteur. Le bruit réveille en moi le plaisir de la vitesse; loin de moi l'idée de subir l'humiliante mésaventure qui allait arriver dans quelques minutes.
Nous nous installons tous les trois sur la machine et nous partons vers le champs de neige, avec à bord deux pelles pour y construire le point central du drame. Le vent fouette nos visages, la vitesse pompe notre adrénaline; l'après-midi commence et nous sommes tous fébriles.
On arrête le moteur, on sort les pelles et le jeune rouquin commence la maudite construction. Fatal erreur: je l'aide! À nos pieds, dans l'étendue blanc, une jolie petite bosse se dessine: un beau jump pour des adolescents comme nous (ou plutôt comme eux). Maxime fait le test: un petit saut en résulte, mais c'est concluant, le jump est parfait. Il invite quelqu'un a tenter l'expérience et Roux prend le volant. Il démarre, s'éloigne, revient sur ses pas et s'enligne en direction de la petite montagne de neige. Lentement, il décolle du sol, franchit moins d'une demi-seconde dans les airs et revient sur Terre. Le visage heureux, il me laisse le siège et les commandes. Après avoir vu leur minable vitesse, leur léger saut, leur performance merdique, je compris que je devais aller plus vite!
Je m'installe sur le banc, mon coeur pompe plus vite. Le stress m'envahit, pour la première fois je vais tenter un saut, qui sera bien meilleur que les deux pourris que je viens de voir. Je tourne la clé, le moteur démarre. J'appuie sur l'accélérateur, m'éloigne pour mieux prendre le jump, et m'enligne vers celui-ci, m'enligne vers la catasrophe!
J'appuie davantage sur l'accélérateur, le monde défile autour de moi, je ne vois que la motte de neige, je ne vois que l'exploit réussi! Je fonce, j'arrive à pleine vitesse, le saut sera extraordinaire! Maxime et Roux n'ont que le temps de dire « Il me semble qu'il arrive trop vite », et ils ont raison!
Je quitte le sol à pleine vitesse. Aucune expérience et déjà je tente le tout pour le tout. Aucune technique et je crois pouvoir rester sur le ski-doo. Mais durant ma course aérienne, tranquillement la motoneige tourne. Non, elle ne tourne pas sur le coté, on atterrit avant! Mais moi, ne sachant que je devais me lever pour ne pas subir le choc, je me vois expulser du siège qui me suit à la fois (j'apprends alors que le banc n'est pas fixé). Étendu dans la neige, je vois la motoneige continuer sa course. Une seule pensée m'envahit après cette humiliante défaite: Oups!
Les deux spectateurs que je croyais jadis des bons amis me rejoignent s'exclaffant. Tu es allé beaucoup trop vite! Merci de me le dire maintenant qu'il ne fallait pas aller trop vite. Je me relève, et malgré la honte, je ris en voyant Max courir vers le ski-doo qui s'est immobilisé loin de moi. On le rejoint alors, avec le banc sous mon bras.
Une fois les choses remises en place, Max me dit qu'on devrait aller me chercher un casque, eux qui en portait déjà! Ce qu'on fait. On revient au garage et on profite de l'occasion pour y attacher le trois-skis. Roux, après avoir vu ma témérité, m'oblige à faire le test. J'accepte, histoire de faire oublier la mésaventure! On redémarre, on retourne au champs; moi qui les suis sur le petit véhicule en plastique, je vois le début d'une nouvelle expérience. Je ferai également la connaissance d'un autre cauchemardesque effet de la vitesse.
Arrivé au champs, le conducteur augmente les gaz, j'accélère, retenu par une simple corde. Je connais alors le froid. Le vent et la neige vienne me fouetter le visage. Après un tour du champs, je ne sens plus rien de ma face. Je la protège en mettant mon gant, je tiens alors le volant uniquement d'une seule main. Les risques d'accident se voient amplifiés, et le bonheur du danger aussi! Après ce tour trépidant, on me crie si je veux tenter le jump à bord du trois-skis: je dis oui sans y penser. On enligne alors le motoneige et on fonce!
À nouveau, je sens le froid. La neige jetée par le ski-doo m'empêche de bien apercevoir en avant de moi. Au dernier dixième de seconde, je vois la bosse de neige. Le saut est alors inévitable!
Le trois-skis embarque sur la petite montagne à une vitesse frôlant celle que j'avais atteinte. Tranquillement je glisse du trois-skis, je me tiens alors à fond au volant. Seul mes mains me retiens de la chute (et à bien y penser, si j'étais tombé, je n'aurais probablement rien senti, le corps étant trop gelé). Et continue pour un deuxième tour... et un troisième! Et ensuite, je saute en bas du trois-skis. Je ne sens plus mon visage. Devant la rougeur de ce qu'il reste de ma face, Max m'annonce qu'il serait bien qu'on aille chercher un passe-montagne. Une fois vêtu de ce réchauffe-visage, je me sens enfin prêt à affronter ce qu'il reste de la journée.
Un bel après-midi vécu dans le petit village qu'est Mont-Carmel, merci à Max pour l'invitation;)
Vive le ski-doo, vive la neige et vive les chutes!
Daniel
P.S. Merci Val de m'avoir laissé écrire quelques mots sur cette jolie mésaventure ;)