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novembre 22, 2007

Gab

J'étais au cégep, j'avais beaucoup de temps devant moi, beaucoup de devoirs aussi. J'étais assise à la caf plutôt qu'à la petite caf, pour changer d'air un peu. Puis il y a plus de monde aussi, plus de chose à voir, plus à écouter. Je savais que je perdais du temps à travailler ainsi, j'aurais du me concentrer sur mes devoirs. Mais, j'aime le bruit, j'aime quand il y a du monde autour.
J'aime les places bondées, comme ça tu peux t'asseoir d'un coin et regarder le monde tourner. C'est étonnant tout ce que l'on peut voir et entendre dans ce temps là. Je garde quelques souvenirs de conversation piqué à quelques inconnus, à quelques endroits différents : une salle d'attente, un magasin, une rue, un restaurant, un bus.
Mais je m'éloigne, je parlais donc de ce jour là, dans la caf du cégep, à peut-être 16h00. J'étais assise sur le coin d'une table. Il n'y avait pas beaucoup de monde cette journée là à la caf. C'était peut-être à cause de l'heure. Mais il y avait tout de même un petit groupe à 3 ou 4 tables de moi. Petit groupe, le mot est peut-être fort, c'était 2 filles déjà assises depuis longtemps et un nouvel arrivant. elles parlaient à voix basses depuis le début, de sorte que je n'entendais pas ce qu'elles se disaient. Mais peu après que le nouvel arrivant se soit joint à elles, une des filles a monté le ton et a dit simplement cette phrase : "Gab, il se suicidera pas". C'était dit avec force et conviction. Aussi étonnant que ça puisse paraître, c'était beau à entendre. Ça sonnait comme un cri du coeur. Comme un "je t'aime", lancé désespérément. J'aurais aimé que ce "Gab" soit là pour entendre lui aussi la conviction et l'espoir qu'il y avait sous ce cri. C'était puissant, beau, fort, convainquant, certes on y sentait la peur caché derrière cette élan d'assurance, mais c'est ce qui rendait le tout tellement plus vrai. Je ne pourrais vous décrire à quel point c'était beau, mais vraiment, ça l'était.
Ils ont continuer de parler, mais à nouveau à voix basse. J'entendais des mots par-ci par-là. On y sentait la peur, le désarroi. On sentait qu'ils avaient tout essayer, qu'ils ne savaient plus quoi faire. Je ne sais pas qu'est-ce qu'il advient de ce "gab" aujourd'hui, mais j'espère vraiment qu'avec les amis qu'il a, il a pu s'en sortir.

novembre 12, 2007

les heures

5 heures, c'est long en chien. Même bien entourée, 5 heures ça reste long. Surtout quand t'as rien à faire, pris au cegep, entre 2 cours.
La première heure on se dit salut, on se conte nos fin de semaine. Du monde arrive, d'autres partent, il y a de la nouveauté, quelque chose à dire. Tiens il y a un exemplaire de "la gifle" sur la table.
Deuxième heure. On lit "la gifle", il y a des semaines ou c'était plus drôle. Au moins il y a les jeux. Tiens faisons un concours de sudoku. Je suis vraiment poche au sudoku. Mais j'ai gagné pcq je copiais sur Roux et que celui-ci s'est mis à parler avec Caron, nouvellement arrivé. Moi j'ai continué silencieusement mon sudoku. Il est temps de manger. Certains mangent. Ça donne faim. Je n'ai rien pour dîner. C'est stupide j'ai faim.
Troisième heure. Il y a un con qui s'est fait chauffer un pogo. Ça sent vraiment bon. Surtout que j'ai faim. C'est un vrai supplice. Ce devrait être interdit de manger (faire cuire au moins) des pogos au cegep, pcq que t'aimes manger ça ou non, ça sent bon quand tu fais cuire ça. Quelqu'un vient nous parler pour mettre un sous dans une lettre pour le dégel des frais de scolarité. Elle nous donne l'enveloppe, il ne nous reste qu'à y mettre un sous noir, et à la cacheter. C'est le fun ça permet de vider mes poches de cennes noirs et c'est pour une bonne cause. Daniel arrive, voit les enveloppe et s'amuse à essayer d'y inscrire n'importe quoi. On l'empêche.
Quatrième heure. Plusieurs personnes sont parties à leur cours. On est plus que quatre. On joue aux cartes. Le trou de cul. Jusqu'à ce que Roux parte pour son cours. Il lui reste 7 minutes pour changer de pavillon, chercher le sarrau à born dans la case à born, et aller à son cours. On lui souhaite bonne chance. Il part. On est plus que trois. On joue encore au cartes.
Cinquième heure. On regarde l'heure de plus en plus fréquemment. Au moins on s'occupe. Je me demande comment on a pu se fait réellement bien du fun à toujours jouer aux cartes l'an passé, là ça me semble vraiment long. Quelqu'un revient de son cours. On est à nouveau quatre. On joue au trou de cul. Évelyne est prise d'un fou rire interminable. J'ai toujours pas compris qu'est ce qui était drôle. D'autres personnes arrivent, on ajoute un paquet de cartes et on joue à 7. On finit la game et il ne reste que 10 minutes avant mon cours. On sépare les 2 jeux. Je ramasse mes magnifiques cartes "québec". Je me lève et va joyeusement vers mon cours.
Après 5 heures à attendre que ton cours commence, il est tout à fait légitime d'être heureuse lorsque celui-ci commence enfin.